Je pourrais parler de mon enfance, de mes parents mais au fond, je n'ai rien à en dire. Mon père? Je ne l'ai jamais connu. Ma mère? Elle était trop souvent absente, pas assez sévère, trop souvent ailleurs. Au fond, non je mens. Je ne sais pas être honnête en ce qui la concerne car je n'ai pas que de bons souvenirs avec elle. Je me souviens d'une femme qui rentrait trop souvent épuisée par ce travail qui ramenait à peine de quoi nous nourrir. Elle travaillait souvent de nuit et c'est pour cela que j'ai cette sensation qu'elle était absente car nos horaires ne semblaient pouvoir s'accorder. Je ne devrais pas lui en vouloir mais j'ai gardé cette sensation de ne pas avoir de mère, personne pour me préparer un goûter, personne pour corriger mes devoirs, pour m'emmener à la patinoire,... Au fond, j'ai beau tenté de me remémorer des bons moments passés ensemble, il y a un grand vide. Le week-end? Ma mère rentrait au petit matin, dormait de longues heures et quand enfin, elle se levait, alors commençait pour moi le calvaire. Elle recevait ses amis, presque essentiellement de sexe masculin, cherchez l'erreur. Elle aurait voulu passer du temps avec moi dans le fond, je le sais mais le samedi après-midi était à ses amis. Ils venaient, souvent avec de l'alcool. Ils rigolaient et vers 10 heures, tout le monde s'en allait tandis que ma mère partait travailler. Le dimanche était le seul jour où j'existais pour elle. Elle cuisinait et nous mangions ensemble, en général, nous regardions la télévision ensemble. Elle n'avait pas assez d'énergie pour faire une quelconque activité mais exceptionnellement, elle me bordait car c'était son jour de repos. Est-ce à cause d'elle que je fus très tôt indépendante? Je le pense, je n'eus pas d'autre choix. Je pense que son absence me rassura lorsque je commis mes premières erreurs, qui pourrait me sermonner et me remettre sur le droit chemin? Il n'y avait personne pour se soucier de moi et j'avais envie d'amusement, de sortie et d'alcool. La pomme ne tombe jamais loin de l'arbre et je suivais son modèle puis tout changea...

* Flashback *

Une voiture qui file dans les rues à une vitesse constante, ne dépassant pas la limite. Au volant, une jeune femme aux longs cheveux à la couleur de la nuit regarde la route sans réellement la voir. Ses yeux couleur noisette brillent étrangement, dilatés par certaines substances. Elle tapote nerveusement le volant en cuir de la voiture. Elle ne semble pas très à l'aise et on devine son malaise à cette moue songeuse qui l'habite. Sur ses joues, le mascara a laissé une trace noire le long de sa joue, suivant le tracé irrégulier d'une larme qui ruissèle suivie de près par une seconde et d'autres encore. On devine sa tristesse à travers ces traces laissées mais elle parait soudain étrangement calme. Au fond, ce petit bout de femme n'a pas encore assez vécu mais elle vient de subir une première désillusion. Voir sa mère avec cet homme, son ami, un ancien ami à présent l'a bouleversée. Elle n'a pas réfléchi, elle est sortie, emportant les clés de la voiture. Elle a roulé sans but, sans rien voir, espérant juste oublier cette image. Elle est calme à présent mais elle n'est pas concentrée et son esprit est embrumé. Elle ne les voit pas surgir devant elle, elle ne réalise pas. Elle n'a rien vu, elle a juste entendu le choc. Elle freine et sort de la voiture paniquée. Elle ne roulait pas vite et pourtant... Elle voit les yeux agrandis de peur de la mère tandis qu'elle comprenait ce qui se passait. Elle a tenté de protéger une enfant, une petit fille qui repose les yeux grands ouverts sur le sol. Elle appelle les secours. Elle pelure à nouveau mais elle sait qu'elle passera sa vie en prison si on la trouve ici. Il n'y a personne alors elle fuit, laissant deux corps sans vie derrière elle, celui d'une femme et sa fille de cinq ans, les deux femmes de la vie d'un homme. La police s'interrogera mais jamais elle ne saura qui est responsable de l'accident. L'affaire sera classée faute de preuves, faute de témoins. Non, la jeune fille ne sera jamais inculpée mais se laissera dévorée par la culpabilité, cette culpabilité qui la poussera à changer. Elle racontera tout à sa mère. Elle ne la jugea pas, elle ne la culpabilisa pas. Elle revendit simplement la voiture et se ruina un peu plus la santé pour offrir à sa fille une chance d'avenir. Elle ne pouvait lui mettre des règles mais une école militaire le ferait pour elle. Non, l'adolescente ne protesta pas car elle avait besoin de règles, de rêves, d'aide...

* Fin du flashback *

Que dire de cet épisode de ma vie? J'avais 17 ans lorsque j'ai renversé ces deux personnes, causant leur mort. J'ai effacé les images, les oubliant. Pendant de longues années après cela, j'ai fait comme si rien ne s'était jamais passé. Le déni a été ma recette pour ne pas me détruire. Je me suis accrochée à la perspective que j'avais une seconde chance, que je pourrai sauver des vies et ainsi me racheter. C'était un accident, un stupide accident et si aujourd'hui, j'ai cessé de me mentir en prétendant que rien en s'est passé, c'est parce que j'ai compris que quoi que je fasse, le passé toujours me rattrapera. Mais ce soir là, ma mère, pour le première fois, me serra dans ses bras. Elle me rassura. Ce jour là, j'ai enfin arrêté de lui en vouloir pour ses absences répétitives dans ma vie. J'ai compris que ma mère n'avait jamais voulu que le meilleur pour moi. Étrangement, elle me punit aussi pour la première fois mais au fond, était-ce une punition ou la réponse à un besoin. Je pense qu'elle prit la meilleure décision, celle qui me donna un avenir. Elle ne m'envoya pas tout de suite dans cette école militaire, elle prit le temps de m'aider à oublier et à assumer mon existence libérée de toute substance illicite. Mais j'y fis mon entrée. Je ne vais pas vous parler de ce qui s'y passa car au fond, je suis sûre que vous pouvez l'imaginer : discipline, entraînement physique, combat,... J'appris tout cela. Je fut plutôt douée même et cela me plut, assez pour que j'envisage sérieusement un avenir dans l'armée. Pendant six années, cet univers masculin fut ma vie.

A 23 ans, j'avais su profiter de mes moments de liberté pour développer cette sensualité qui me caractérisait depuis toute jeune. J'avais connu diverses aventures mais sans jamais ressentir le grand frisson. J'étais épanouie et heureuse. Ma mère était si fière de moi, de me voir si brillante, d'imaginer que j'avais un avenir. Mais tout bouscula. Il était mon instructeur. Dès le premier moment où je le vis, je ressentis l'amour en moi. Dévastateur, il me consuma. Je ne saurais jamais si j'avais pu lui plaire assez pour qu'il envisage quelque chose de plus entre nous. Certes, l'alchimie entre nous était palpable, de même que cette attirance qui nous pousse l'un vers l'autre. Mais jamais, il n'y eut aucun geste équivoque. Je le regrette. Pourtant, il me protégea, m'aida plus que les autres à me dépasser. Cela dura un an, pendant une année entière, j'appris à le connaître et à reconnaître l'amour dans mes sentiments pour lui. Tout était si bien jusqu'à ce qu'il m'avoue dans quelles circonstances étaient mortes sa femme et sa fille et son désir de vengeance. J'avais tué la femme et la fille de l'homme que j'aimais, comment pourrais-je jamais me le pardonner. La blessure rouverte, je ne pus supporter d'affronter son regard. J'ai fui, quitté ma ville, ma mère. En deux ans, j'ai beaucoup voyagé. Je suis devenue une femme qui soigne son apparence physique, qui se plait dans les bras d'un homme. Je ne suis jamais restée plus de quelques mois dans une ville. Cela fait tout juste deux mois que je suis arrivée ici et j'ai trouvé cet emploi de serveuse pour subvenir à mes besoins. Fait étrange, ma libido s'est décuplée depuis que je suis ici et j'ai collectionné les aventures. Je fuis depuis deux ans mes démons et cet homme qui fait toujours palpiter mon coeur.

Je ne connais pas plus grande beauté que celle d'un corps nu étendu entre mes draps, que celle de mon propre corps nu étendu. J'aime l'alchimie qui nait de deux corps qui se rencontrent, qui fusionnent. Je n'ai pas toujours su m'offrir sans réserve mais depuis que j'ai compris que je ne pouvais avoir celui que j'aime, je me sens libérée et donc libre de me laisser envouter par ce vice. Je ne sais s'il représente une bénédiction ou une malédiction. Par moment, il m'empoisonne la vie car je ne peux résister à l'attrait d'un corps joliment formé et alors je regrette qu'il ne me permette pas de m'épanouir dans une relation et puis je me souviens que je ne veux pas m'attacher, qu'il doit rester le seul. Au fond, avoir une sexualité épanouie m'a apporté la confiance en moi dont j'avais besoin et je me complais dans cette luxure qui fait de moi une demoiselle bien dépendante de la gente masculine. Je pense que même si je n'en avais pas conscience, la luxure a toujours été une partie de moi. Je me souviens qu'enfant, j'avais ce besoin de sentir l'admiration dans les regards qui se posaient sur moi, ce besoin de me sentir le centre de l'attention. J'aime que l'on m'admire, que l'on ait envie d'être auprès de moi. En grandissant, cela ne s'est que plus accentué mais étrangement, il m'a fallu être déçue pour prendre pleinement conscience que j'aime prendre du plaisir avec un partenaire. Même si j'ai longtemps étais modérée dans mes rapports avec les hommes, au cours de mes errances, j'ai pris de plus en plus de plaisir à me vautrer dans un lit en charmante compagnie. Depuis mon arrivée à Cosmopolis, j'ai la sensation que cela va de mal en pis. Je ne dois pas dire que cela me déplait...

Dans la vraie vie, mon pseudo c'est : Aurore. Je suis de sexe féminin et je vis en Belgique. J'ai 24 ans ans. Je suis actuellement en assistante sociale et je peux me connecter facilement 3j/7. J'ai choisi d'interpréter personnage inventé. Je suis quelqu'un de très respectueuse, donc mes avatars/signs de ma fiche ont été fait par Rin Quand j'ai vu le forum, je me suis dit pourquoi pas. D'ailleurs, je l'ai connu via une modo Si je veux un parrain ? oui. Code: MAGGIE Q ✐ <a href="http://cosmopolia-road.forum-canada.net/t1149-nikita-rosie-lihn-oo-take-the-pain-away#25845">Nikita R. Lihn</a>