« Excusez moi Mademoiselle, vous désirez boire quelque chose ? »
« ... »
« Mademoiselle ? »
« Ha heu, oui excusez moi, un Whisky bien frais, avec des glaçons s'il vous plait. »

Soudain, une turbulence violente me réveilla vraiment des pensées auxquelles je m'étais perdue. Cela faisait quelques heures que j'étais dans l'avion qui m'amenait vers Cosmopolis. L'hôtesse de l'air allait venir m'apporter ma boisson favorite, j'allais la boire cul sec pour ensuite, retourner dans les rêves qui précédaient. Quoi de mieux que de se ressourcer en regardant par le hublot de ce monstre du ciel ? Y apercevoir les nuages, si imposants, qui vous font vous rappeler à quel point vous êtes minuscule et insignifiant. Une fiole de Jack Daniels étaient maintenant poser sur ma tablette, un verre rempli de glaçon l'accompagnait. Cet alcool, c'était le souvenir de toutes ces soirées qui ont rythmé mon adolescence. J'étais la bonne copine à tout le monde, j'étais toujours la ou il fallait, quand il le fallait. J'avais une popularité qui me permet de bien vivre, d'être entourée et appréciée.

Et pourtant, mon regard était bloquée sur cette fiole que je vidais peu à peu dans mon verre. Je me tenais la, face au désespoir de ma vie, l'alcool. Ne pensez pas que je suis devenu une alcoolique enfermée dans ce cercle infernal, non, c'est juste que l'alcool m'a fait perdre beaucoup de chose.

Je suis née à Paris, famille aisée, ni frère et soeur, bref la cuillère dorée dans la bouche. Il faut savoir dire les choses telles qu'elles le sont. Mon papa, c'était vraiment le meilleur des papas. C'était un artiste, un vrai de vrai. Il était photographe. Il venait de l'Amérique, la grande Amérique. Et puis, alors qu'il était tombé amoureux du charme parisien, il est aussi tombé amoureux de ma mère. A 5 ans, il m'offrit un Polaroid, la est née ma passion pour la photographie. Je pourrais facilement dire que je me sens nue sans mon appareil photo. C'était pour la petite histoire. Vous l'aurez compris, j'ai toujours bien vécue. Mais j'étais terriblement seule. Pas de grand frère à épier ou de petite soeur à embêter. Le seul moyen pour moi de m'épanouir était à travers mes amis.

Une nouvelle secousse vint me perturber dans l'histoire de ma vie, laissant quelques gouttes de whisky sur ma tablette. Rien de tel qu'une bonne petite secousse pour me replonger dans l'enfer. Plus nous nous rapprochions de ma destination, plus les secousses se faisaient habituelles et plus je m'enfermais dans les raisons qui m'avaient poussé à quitter Paris.

J'ai toujours eu des petits amis. Je me suis attachée vraiment à 18 ans, une belle histoire qui dura 2 ans, peut être les plus beaux de ma vie, ou du moins les plus tranquilles. C'est à 18 ans que j'ai réellement découvert la vie de jeune. Et la vie de femme. Je me suis rapprochée d'une fille homosexuelle. Nous étions très bonnes amies, les meilleurs du monde même. Et puis, la Vodka pomme a décidé tout naturellement de nous faire nous embrasser aux yeux de tous. Pour la première fois de ma vie, un frisson avait traversé tout mon corps. Etait ce l'excitation ou la découverte d'une nouvelle attirance ? Je n'en sais rien, mais cela m'a fait horriblement peur. Depuis, je suis devenue quelqu'un d'aigrie, incapable d'avouer ce qu'elle est ou ce qu'elle n'est pas. Les relations avec mes parents se sont dégradées à cause de cette pénible recherche de mon moi intérieur et la colère m'a envahi. J'en voulais à la Terre entière de m'avoir fait ça. Aujourd'hui je ne sais plus, et lorsque mon regard croise celui des nuages, je vois la paix. Mais lorsqu'il croise le miroir, je vois la haine. Se perdre soi même est sans doute la pire des choses qui puisse nous arriver. La seule chose dont je suis sure, c'est que j'aimerais toujours les hommes, leur virilité et leur corps. J'ai d'ailleurs tendance à vouloir toujours le prouver et à faire n'importe quoi. Ou j'en suis ? Je ne sais pas. Ha si, j’atterris à Cosmopolis.

La colère, c'est un peu comme un insecte au fond de vous qui vient vous chatouiller de temps en temps. Au début, ça vous fait rire, vous gérez. Et puis à un moment, sans aucune raison, vous devenez hystérique, complètement fou à lié. Nous, on appelle ça des crises de colères. Je ne suis même plus capable de garder ça au fond de moi et d'exploser, j'explose tout le temps. L'autre jour par exemple, j'ai tout simplement oublié d'éteindre mes plaques chauffantes, qui a créer une véritable fournaise dans mon appartement. Au moment même ou je me suis rendu compte que la bêtise venait de moi, je me suis mise à hurler, et à m'insulter moi même. La colère, c'est le moyen de se dire à nous même que nous sommes des moins que rien.

Dans la vraie vie, mon pseudo c'est : CocoDelight*. Je suis de sexe féminin et je vis en France. J'ai 20 ans. Je suis actuellement en train de chercher du travail haha et je peux me connecter facilement 7j/7. Quand j'ai vu le forum, je me suis dit il est trop beau hein, on va pas le répéter trop souvent :p. Si je veux un parrain ? non.